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Pour que ce qui est un atout ne devienne pas un handicap supplémentaire.
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Pour que la scolarisation d’un enfant à la fois aveugle et intellectuellement
précoce ne soit pas le cumul de 2 parcours du combattant.
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Parce que les enfants intellectuellement précoces sont heureux et réussissent
fort bien dès lors que leur milieu affectif, scolaire et social y contribue par
une attitude ouverte, bienveillante et attentive.
»
Devant l’absence d’études sur le sujet, voici des pistes de réflexions,
élaborées par un groupe constitué de parents d’enfants concernés, d’adultes à la
fois intellectuellement précoces et aveugles, de psychologues et de spécialistes
de chacun des deux domaines. Ces réflexions sont destinées à être approfondies,
à susciter réactions, témoignages et idées de solutions.
La précocité intellectuelle n’est pas seulement une affaire de performances,
mais elle est surtout un état d’esprit, une manière particulière d’interroger le
monde ainsi qu’une façon spécifique de se positionner dans la société.
Terminologie
Le terme « précoce » est le moins mauvais du point de vue de ses connotations.
Cependant, il sous-entend qu’à un moment donné l’enfant est en avance mais qu’un
jour les autres le rattraperont, ce qui est faux. Il sera toujours en avance sur
les autres dans les domaines intellectuels : apprentissage, compréhension,
intuition, etc… (on dit aussi surdoués, ou à haut potentiel) se caractérisent
par une dyssynchronie : les différents paramètres de leur développement ne
progressent pas de façon équivalente. Ils ne sont en avance que sur le plan
intellectuel mais pas sur le plan psychomoteur ou affectif.
Les spécialistes : enseignants, pédagogues, chercheurs, psychologues, etc… ont
mis en évidences les éléments constitutifs de la personnalité des enfants
précoces, de leur comportement, et ont défini les réponses à y apporter pour
leur permettre de s’épanouir sereinement, et d’exploiter leur potentiel, c’est à
dire les aider à être eux-mêmes. Il s’agit de déceler la précocité de l’enfant,
d’accepter sa "différence" et la faire accepter par son entourage, puis de l’aider
en le positionnant dans des situations adaptées.
Les enfants à la fois intellectuellement précoces et aveugles
La situation se complique…
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La cécité marque elle aussi le développement psychomoteur et affectif.
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Le circuit scolaire, la spécificité du braille, les moyens et supports
disponibles… sont différents et rendent difficile l’application des solutions
préconisées pour les enfants voyants.
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Le seul article trouvé sur le sujet vient d’une université américaine, et
concerne la scolarité cliquez ici pour le lire à article.doc
L’approche de cette université est d’apporter des aménagements
spécifiques à la cécité à l’intérieur d’un programme conçu pour les élèves
intellectuellement précoces, et non l’inverse.
Le dépistage s’effectue d’abord par les observations cliniques, confirmées par
un examen psychologique : entretiens avec les parents et l’enfant, batterie de
tests psychométriques... Le bilan, loin de se limiter à une série de résultats
chiffrés assorti d’un Q.I., présente la signification des résultats et les
conseils qui en découlent. Identifier la précocité permet de donner du sens à
certains comportements apparemment inadaptés et de prévenir ainsi la survenue d’éventuelles
difficultés affectives ou cognitives chez ces enfants atypiques.
L’observation
Elle est difficile, par manque de norme, qu’est-ce qu’un enfant aveugle «
standard » ?
On peut mal interpréter les signes et les attribuer à la cécité : langage
élaboré = normal, la communication ne peut passer que par là, excellente mémoire
= normal pour un aveugle, pose des questions sans arrêt = normal, il ne voit pas,
il a besoin de descriptions, calcule tôt et bien mentalement = normal, il est
dans son monde, compter ça l’occupe, etc…
Un enfant intellectuellement précoce est suffisamment différent d’un enfant dans
la norme pour qu’on puisse lui diagnostiquer à tord des troubles
psychopathologiques, a fortiori s’il est aveugle et que son histoire médicale
est complexe.
Le mythe du gavage
= gavage intellectuel que feraient subir des parents trop ambitieux à leur
enfant qui préférerait jouer, ou qui répondrait à une demande de précocité qu’il
aurait cru sentir chez ses parents, il ne voudrait pas les décevoir.
En présence d’un handicap, les parents sont perçus comme fragiles, n’ayant pas
fait le deuil de l’enfant parfait, prêts à le « surstimuler » pour compenser, d’autant
plus qu’il est fréquent qu’un des parents cesse son travail afin de se rendre
disponible pour l’enfant.
L’enfant, lui, ayant déjà « déçu » une première fois ces parents, tenterait de
son côté de ne pas les décevoir une seconde fois.
Le passage de tests
On hésite d’avantage à faire passer des tests de QI aux enfants handicapés, la
tendance étant au refus des évaluations, de « l’étiquetage ».
Il existe toujours dans le parcours de l’enfant (hospitalier, scolaire…) un,
souvent plusieurs psychologues. On croit donc avoir tout exploré de l’enfant,
mais tous les psychologues ne sont pas formés à la précocité.
Les tests ne sont pas adaptés à la cécité, pas seulement à cause des supports
qui sont visuels, mais aussi parce qu’un enfant aveugle n’a pas pu avoir les
mêmes expériences, se forger les mêmes connaissances que les enfants voyants sur
qui sont étalonnés les tests.
Le bilan des résultats
Les enfants handicapés ont un dossier médical dans lequel on classe leurs
différents bilans. Le bilan issu des tests de QI risque d’être classé « secret
médical » avec les autres.
Le profil psychologique résultant des tests est fait pour donner des
orientations adéquates et doit donc être transmis aux personnes qui participent
à l’éducation de l’enfant, à commencer par la famille. L’orientation d’un enfant
handicapé étant définie par des commissions, il est nécessaire que ces
commissions aient connaissance des bilans et puissent y avoir accès.
L’information après le test
L’enfant sait déjà qu’il est différent de par sa cécité, et peut croire que
toutes ses différences viennent de là.
Il est d’autant plus important que le psychologue lui fournisse une explication
claire de sa précocité intellectuelle et de ce qu’elle implique.
Les capacités mesurées font état d’un âge mental, sur le plan intellectuel, en
avance d’une ou plusieurs années sur l’âge légal de l’enfant. Ce qui s’exprime
en terme d’aptitudes, mais aussi en termes de besoins, de rythme d’apprentissage,
de centre d’intérêts, etc…
Le manque de temps et le souci du développement global
L’enfant aveugle a déjà tellement à apprendre dans tous les domaines, son emploi
du temps doit inclure des cours de locomotion, de dactylo, d’AVJ, etc… De plus,
le besoin de descriptions orales rend déjà les explications longues : quand
trouver le temps pour l’approfondissement des matières intellectuelles ?
Pour les enfants voyants, le principal objectif de l’école est l’atteinte d’un
certain niveau scolaire, alors que pour les enfants aveugles l’école vise un
développement global harmonieux. Dans ce contexte, s’appuyer sur la maturité
affective ou motrice de l’enfant pour se prononcer sur sa maturité
intellectuelle trouve une argumentation.
La précocité scolaire
Si l’enfant intellectuellement précoce vit affectivement et physiquement au
rythme de son âge réel, son âge mental entraîne le besoin d’une précocité
scolaire. Les solutions préconisées sont : entrée en CP avant l’âge requis, saut
de classe, approfondissement, enrichissement autour du programme scolaire.
Dans la mesure où l’enfant handicapé bénéficie d’un projet individuel
personnalisé, il est en théorie plus facile d’aménager sa scolarité en tenant
compte de ses appétits intellectuels.
S’agissant d’un enfant handicapé, l’avance scolaire peut être plus ou moins bien
acceptée des camarades et de leur famille : mieux acceptée parce que l’enfant
est de toutes façons différent et non comparable aux autres, ou au contraire
moins bien parce qu’inconsciemment, on associe handicap visuel et intellectuel.
Il est important d’être clair sur les raisons des décisions prises, et de
démentir tout rapport avec la cécité.
L’obstacle de la surprotection, l’ambition limitée
Dans un souci de protection, la famille peut s’opposer à une accélération
scolaire par crainte que l’enfant ne « grandisse trop vite ».
Le handicap entraîne une revue à la baisse des ambitions qu’on nourrit pour l’enfant,
une envie de ralentissement, de « laisser du temps au temps »…
L’âge
La volonté que l’enfant se rapproche le plus possible de la norme des enfants
voyants malgré sa cécité renforce la tentation d’obliger l’enfant à fonctionner
uniquement par rapport à sa date de naissance, l’âge étant la marque la plus
évidente de la norme.
Les enfants intellectuellement précoces préfèrent la compagnie d’enfants plus
âgés qu’eux, voire d’adultes, ce qui fait que souvent, ils s’isolent ne sachant
à qui parler et restent dans leur monde. Le souci d’« intégration », omniprésent
concernant un enfant aveugle, incite à le mettre avec des enfants de la norme,
c’est à dire de son âge.
Le besoin d’activités complexes
La complexité peut-elle être naturellement présente par le simple fait que tout
est plus difficile quand on ne voit pas ?
Les enfants intellectuellement précoces ont une vaste gamme de champs d’intérêt,
souvent plusieurs passe-temps. La cécité empêche la pratique de certaines
activités. La frustration est-elle accrue ou au contraire diminuée par la
réduction du champ d’exploration, puisque de toutes façons il est impossible de
tout faire ?
Le sens de l’humour
Très développé chez les enfants intellectuellement précoces, il est une arme
particulière, à utiliser comme bouclier contre les attaques des copains, comme
moyen de mise à distance des problèmes, comme autodérision par rapport à la
cécité.
Proche ou même souvent en-dessous de l’âge légal, ce qui se traduit par une
gaucherie des gestes, une maladresse, un manque d’intérêt ou d’attention pour
ces « contingences ». La « tête » va plus vite que le corps et en particulier la
main que les enfants précoces considèrent comme rudimentaire parce qu’incapable
de suivre le rythme de la pensée.
L’importance de la psychomotricité
Un enfant aveugle ne peut pas être autonome sans avoir de bonnes compétences
psychomotrices. La latéralisation, la motricité fine, le toucher efficace, l’organisation
dans l’espace, l’ordre, etc… sont fondamentaux. Le fait que ces éléments soient
pris en compte très précocement (avec des cours de psychomotricité, locomotion,
ergothérapie…) est une chance, et la garantie de ne pas focaliser sur le seul
développement intellectuel.
Les enfants handicapés sont suivis de près, on tente de remédier au mieux à
toutes leurs faiblesses, avec une inquiétude quant à leur avenir, et donc on a
tendance à focaliser sur ce qui ne va pas. Les performances dans les domaines où
la psychomotricité joue un grand rôle risquent alors de devenir un critère de
jugement scolaire.
Travailler activement les compétences psychomotrices n’implique pas qu’on se
base sur les résultats dans ces disciplines pour préjuger des aptitudes
scolaires
Écriture et lecture
Coordination motrice, organisation, ordre, gestion de l’espace, sont des
difficultés que se partagent enfants intellectuellement précoces et enfants
aveugles ; quand on cumule, l’apprentissage est particulièrement difficile.
Écrire à la tablette est un travail très minutieux, laborieux. Même chose pour
l’écriture des chiffres à l’aide des cubarithmes, qui demande une grande finesse
de manipulation et ne peut pas être rapide. L’écriture à la Perkins réclame une
bonne dextérité, comme pour jouer du piano. Lire en braille, même pour un très
bon lecteur, est de 4 à 6 fois plus lent que lire en noir. La frustration de la
main qui ne suit pas la pensée s’en trouve largement amplifiée !
Enfants intellectuellement précoces et enfants aveugles sont, pour des raisons
différentes, beaucoup plus à l’aise à l’oral qu’à l’écrit, mais pour les enfants
aveugles, comme la transcription braille/noir est une difficulté, la possibilité
de remplacer un travail écrit par un travail oral est d’avantage admise.
Pour les enfants présentant une dyssynchonie intelligence-psychomotricité, on
pourrait enviager de modifier l’ordre classique des apprentissages : la Perkins
avant la tablette, les cubarithmes comme support de démonstration mais la
calculette comme instrument de calcul, le recours aux contrôles sous forme orale,
etc...
Les mouvements stéréotypés
Si le trop plein d’énergie des enfants intellectuellement précoces n’est pas
canalisé, avec l’ennui, ils peuvent l’évacuer physiquement d’une manière qui
fait parfois penser à de l’hyperactivité
Pour les enfants aveugles, évacuer l’énergie de façon motrice est plus difficile,
les déplacements impliquent une grande concentration et sont le contraire d’un
défoulement ; ils privilégient pour se détendre les mouvements sécurisants,
comme sauter sur place, se balancer ou tournoyer : des « blindismes », qu’on ne
va pas forcément penser à relier à l’ennui.
Le plus souvent, en-dessous de l’âge légal, décalage renforcé par une
hypersensibilité, due pour partie aux capacités intellectuelles, mais
certainement aussi au traitement social : soit en raison d’une attente d’un
développement affectif au même niveau de l’intellect, soit en raison d’atteintes
répétées de la sphère affective, au nom de la normalisation. Cette moindre
maturité affective grève aussi les relations sociales. Ceci n’a rien à voir avec
de l’immaturité, source majeure d’incompréhension.
L’hypersensibilité
La cécité génère chez l’interlocuteur toute une série de sentiments : pitié,
protection, empathie, supériorité, culpabilité…que l’enfant intellectuellement
précoce - hyperémotif et intuitif - percevra et qui vont exacerber sa grande
fragilité émotionnelle.
Au fort besoin d’affection, à la dépendance affective accrue, il est difficile
de trouver une réponse justement mesurée s’agissant d’un enfant aveugle. Eviter
la surprotection, mais aussi la dureté (parce que l’enfant handicapé aura une
vie plus dure et qu’on doit lui apprendre à être fort, parce que les éducateurs
scolaires ou parascolaires sont incités à la froideur pour éviter l’attachement
affectif…)
Les enfants intellectuellement précoces, perpétuellement anxieux, peuvent mettre
en place des rituels comme soupape à ces angoisses. Chez un enfant aveugle, les
rituels peuvent être accentués par le besoin accru de sécurité, et devenir
gênants.
L’estime de soi
Les enfants intellectuellement précoces ont une grande exigence envers eux-mêmes,
l’esprit critique, voire intransigeant, intolérant, et une faculté de jugement
qu’ils s’appliquent et qui les amène à élaborer une image d’eux-mêmes
dévalorisée. La cécité qui handicape et génère des échecs peut amplifier la
mauvaise estime de soi, la propension à se dire nul ou à le penser.
Le sens de la justice, des responsabilités. Le souci philosophique et moral
Avec un handicap, les injustices à subir sont beaucoup plus fréquentes, les
responsabilités moindres, 2 composantes auquel les enfants intellectuellement
précoces sont particulièrement sensibles.
La conscience rapide et aiguë de la réalité du monde, la lucidité, fait de la
cécité un sujet d’inquiétude générateur d’anxiété, mais permet peut-être aussi
d’y faire face plus efficacement.
Les difficultés d’adaptation sociale sont liées au décalage entre l’enfant et
les autres enfants de sa classe d’âge, les activités qui lui sont proposées et
l’attitude qu’on a envers lui, tant à l’école qu’en famille.
L’inattention
Si on leur interdit d’aller à leur vitesse ou si on ne respecte pas leur mode de
fonctionnement, pour se défendre contre l’ennui engendré par la sous-stimulation,
les enfants intellectuellement précoces peuvent se montrer distraits, agités,
indisciplinés… Ce comportement inadapté en classe, venant d’un enfant aveugle
envers qui, par peur des problèmes et de l’inconnu, on est plus exigeant qu’envers
d’autres, sera interprété comment ?
La conformation
L’envie d’être comme les autres est d’autant plus forte quand on est doublement
différent et marginalisé, surtout quand l’entourage est très insistant sur la
nécessité que l’enfant handicapé s’intègre au mieux dans la société. Et comme un
enfant aveugle ne peut pas feindre d’être voyant, il peut être tenté de se
rattraper sur l’autre versant et renoncer à exprimer ses potentialités pour
essayer d’avoir des copains. Ce qui peut conduire à l’automutilation
intellectuelle (« effet Pygmalion négatif »), et à un véritable sentiment d’abandon,
générateur de dépression.
Le besoin de pairs est facile à satisfaire pour un enfant intellectuellement
précoce, pas pour un enfant aveugle de surcroît.
L’isolement
L’autre option quand on se sent différent est de se réfugier dans la rêverie et
l’isolement, de ne pas se mêler aux jeux des camarades qui, de ce fait, vont
mettre en place une stratégie de taquineries conduisant, parfois, à de réelles
persécutions. C’est un risque accru pour un enfant aveugle, pour qui cette
option nécessite moins d’efforts que de se conformer aux autres, et qui par
ailleurs est une cible facile pour les moqueries et farces en tout genre.
La manipulation
La manipulation, utilisée efficacement par un enfant intellectuellement précoce,
peut être encore plus déstabilisante en présence d’un handicap dont il est
facile de jouer.
La plupart des accès au savoir et des apprentissages demandés à l’école se font
chez ces enfants de manière inconsciente grâce à leur capacité de logique et d’analyse.
Ils ne savent donc pas qu’ils peuvent apprendre : si ce n’est pas évident et
instantané, c’est impossible ! Ils ne ressentent la nécessité d’apprendre que
lorsqu’ils tombent sur une vraie difficulté. Modalités cognitives et logiques
sont différentes, avec surtout un rejet de la répétition et du par cœur.
La répétition
Rejet de tout acte répétitif, réfraction à l’entraînement et à l’exercice répété,
redites insupportables… Pour un exercice refait, le résultat sera pire la
seconde fois
Faute de pouvoir faire observer et d’imiter, la répétition est perçue comme un
moyen pratique d’apprentissage aux enfants aveugles, pour les gestes du
quotidien comme pour les notions scolaires.
L’enseignement nécessite, afin de créer des mécanismes et permettre une
assimilation durable, certaines répétitions ; il faut ruser, trouver différentes
voies pour aborder les mêmes notions mais sans lasser, déjouer la résistance à
toute approche séquentielle, linéaire, systématique. Or, en braille, il y a très
peu de supports innovants et variés ; en créer demande énormément de temps, d’énergie
et de motivation.
L’organisation de la pensée
Chez les enfants intellectuellement précoces le cerveau droit domine :
traitement des tâches global, visuel, analogique, simultané, intuitif… alors que
la cécité impose une sollicitation plus grande du cerveau gauche : la lecture en
braille est séquentielle, le traitement des informations est auditif et verbal,
les tâches demandent à être décomposées dans un ordre logique et rationnel pour
être expliquées et comprises.
L’hypersensibilité à l’échec
Hypersensibilité à l’échec, refuge dans des attitudes d’évitement et de refus…,
l’enfant a du mal à prendre conscience que le succès n’est pas forcément
immédiat, que la persévérance et le droit de ne pas réussir sont les clés de l’apprentissage.
Ayant toujours absorbé les connaissances sans aucun travail d’élaboration,
ignorant comment il fait, comment il a fait, comment il fallait faire… Il en
résulte un fonctionnement en tout ou rien : il sait ou il ne sait pas. C’est
tout. Souvent il n’accepte d’entreprendre que ce qu’il est sûr de réussir. Or,
la cécité multiplie les occasions de se trouver en échec, dans une activité ou
par rapport aux autres.
Le goût de travailler seul, le non-conformisme
Remettre en cause les méthodes d’enseignement, se dresser contre les préventions
sociales, raisonner et argumenter pour s’opposer et refuser les consignes…
combinée avec la cécité et le refus de la dépendance, cette attitude rebelle
est-elle un obstacle ou un atout pour l’acquisition de l’autonomie ?
Le besoin vital de sens en tout domaine
Les méthodes et les manuels classiques d’apprentissages du braille sont
rébarbatifs, répétitifs et pauvres de sens, d’un grand ennui. Il est aussi plus
difficile de raccrocher des concepts à la réalité sans l’appui du visuel.
L’absence de notion d’effort, de travail
Le manque de méthode de travail, le défaut de planification et la lenteur
exécutive, les difficultés à gérer le matériel au quotidien, la répugnance à
utiliser la mémoire plutôt qu’à faire l’effort de fixation nécessaire, sont d’autant
plus handicapants quand l’enfant est aveugle et n’a aucun repère visuel pour
retrouver ses affaires et assurer la continuité de son activité.
Les activités extrascolaires
Un programme d’activités extrascolaires, composé en fonction des centres d’intérêt
et des goûts, peut apporter une aide précieuse dans la recherche de l’équilibre.
Pour un enfant aveugle, des activités sportives ou de loisirs bien choisies
contribuent à sa « rééducation », et lui permettent d’avoir des copains voyants.
Mais son emploi du temps est déjà très chargé. On a tendance à l’en plaindre, à
plaider pour lui le droit d’avoir du temps pour rêver, voire pour s’ennuyer, l’ennui
étant sensé générer la créativité. Les enfants intellectuellement précoces, en
demande permanente, sont source d’épuisement pour leur entourage. Les parents d’un
enfant aveugle ont le choix entre plusieurs attitudes : le laisser s’ennuyer en
se disant que c’est dû à la cécité, que c’est inéluctable, répondre à ses
sollicitations, au risque de se faire reprocher de le surstimuler ou de s’épuiser,
rechercher pour lui des activités de loisir, ce qui demande aussi un effort de
conviction vis à vis des clubs accueillants.
Certains enfants peuvent avoir plusieurs pôles d’excellence : création et
intellect, ou sport et intellect... mais qu’advient-il quand la cécité limite
les possibilités ? À part en musique, quelles occasions ont-ils d’exprimer leurs
aptitudes ?
Voici les sites d’où sont tirées les bases de réflexions sur les enfants
intellectuellement précoces (cliquer sur les liens) :
Sites spécialisés :
-
L’enfant surdoué, de l’identification à la prise en charge association pour la
formation professionnelle des médecins généralistes
-
Portail belge sur la précocité
-
Education des enfants intellectuellement précoces
Solutions scolaires :
-
Ecole proposant une filière spécialisée
-
Groupe Académique de Recherche sur la Scolarité des Enfants Précoces
-
Rapport Delaubier sur la scolarisation des élèves intellectuellement précoces,
pour le Ministère de l’Education Nationale
-
Annuaire des sites traitant de la précocité intellectuelle :
-
Annuaire Internet
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16.Jul.2015
publicado
por
MJA
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